Appréhender la complexité des phénomènes de maltraitance : une formation pour interroger nos pratiques

Le Corum Saint-Jean a participé, aux côtés d’autres foyers de jeunes travailleurs (Le Phare à Clermont-Ferrand, La Passerelle d’Issoire et l’Atrium de Thiers), à une formation organisée dans les locaux du FJT Le Phare sur le thème :
« Appréhender la complexité des phénomènes de maltraitance et réinterroger les pratiques et les responsabilités partagées ».

Animée par Alain Mathieu, sociologue, président de l’URHAJ Grand Est et membre du conseil d’administration national de l’UNHAJ, cette formation a permis aux équipes de réfléchir collectivement à l’éthique et à la bientraitance dans l’accompagnement des jeunes.

Comprendre pour mieux agir

La démarche repose sur un constat simple mais essentiel : on ne peut parler de bientraitance sans interroger d’abord ce qu’est la maltraitance – y compris sous ses formes inconscientes. Comme le rappelle le formateur, « on peut être maltraitant sans intention de l’être, par exemple lorsqu’on n’est pas dans l’égalité de traitement entre résidents ».

Au-delà de la définition, les participants ont été amenés à questionner des notions souvent utilisées comme des « mots-valises » dans le secteur social : éthique, morale, posture professionnelle, bonne distance. L’objectif : clarifier ces concepts pour en faire de véritables outils de réflexion et d’action.

Une formation pour tous les métiers du FJT

L’originalité de cette formation est d’impliquer l’ensemble des professionnels en contact avec les résidents : équipes socio-éducatives, services administratifs, restauration, veilleurs de nuit, animateurs, coordinateurs… Tous sont concernés par la bientraitance, car chaque interaction avec un jeune peut être déterminante.

À travers des études de cas issues de situations réelles, des jeux de rôle et des échanges d’expériences, les stagiaires ont pu relier les apports théoriques à la réalité du terrain.

Donner du sens et renforcer la complémentarité

Au-delà des compétences, cette formation favorise la professionnalisation continue, l’harmonisation des pratiques et la reconnaissance des complémentarités entre métiers. Elle agit aussi comme un levier contre la démotivation et l’usure professionnelle, en redonnant du sens à l’accompagnement des jeunes.

Comme l’exprime Aurélien Roland, coordinateur pédagogique du FJT Le Phare : « À partir du moment où on travaille avec de l’humain et pas avec des boîtes de conserve, la question de la bientraitance est au cœur de notre quotidien. Cette formation est à la fois une piqûre de rappel pour certains et une découverte pour d’autres. Elle nous permet de renforcer nos savoir-faire et nos savoir-être au service des jeunes que nous accueillons. »